« Une pièce bouleversante »
par Guy Dieppedalle
Le Dernier train. Deux prisonniers dans leur cellule. Robert et Jacky. Un tendre. Un salaud. L’un attend une libération anticipée pour bons et loyaux services en prison. L’autre est en route pour la perpétuité. Ce dernier tente de se suicider. Sans succès. Tous deux tournent en rond. Boivent du thé. Sous l’œil bienveillant et maternant de leur gardienne Marianne. Un évènement va modifier le cours de leur existence. Une visite. Une femme. Héloïse. Pourquoi vient-elle dans leur cellule ? Pourquoi les dévisage-t-elle ? Pourquoi ces questions étranges? Ce qu’elle reproche à l’un d’eux est insoutenable. Indéfendable. Affrontement.
Texte beau. Dur. Cinglant. Tragique. Poignant. Comme une main qui te serre le cœur et te fait chialer. Comme ta respiration soudain prisonnière d’une apnée. Une émotion qui dégouline sur ta peau comme la sueur sur les murs de la prison. Les silences vibrent sur les visages des comédiens. La puissance de leurs regards dépasse celle des mots. Merveilleux dans leurs rôles.
Mais ce qui m’a le plus touché, c’est la dernière phrase. Sortie du coeur de l’un des prisonniers. Brillante. Lumineuse. Comme une fenêtre qu’un coup de vent entrebâille. «Dis à sa fille que je suis désolé». Un pardon simple. Percutant. Vers une jeune fille. Un pardon que personne n’entendra. Sauf son enfant intérieur vers qui il tend une main. Celle de la paix enfin retrouvée avec lui-même. Un pardon qui rayonnera comme un soleil à perpétuité au fond de son âme.